jeudi 13 avril 2017

PRESIDENTIELLES 2017 : TRAJECTOIRE ECONOMIQUE

TRAJECTOIRE ÉCONOMIQUE


Le diagnostic de la CFTC : l’année 2016 s’est soldée par une croissance de 1,1 % et ce, malgré un « alignement providentiel des planètes » : la croissance française profitait à la fois d’une politique monétaire accommodante, d’un pétrole bon marché et d’une trajectoire favorable de l’Euro sur le marché des changes. Il faut craindre pour l’année 2017 un environnement économique moins porteur, d’autant plus qu’au niveau mondial, de nombreuses mesures protectionnistes semblent se mettre en place.

QUESTION : 

Sur quelle trajectoire économique (PIB, finances publiques, etc.) se base votre programme ? Quelle(s) mesure(s) mettriez-vous en place pour retrouver une croissance porteuse d’emplois pérennes ?


RÉPONSE D'EMMANUEL MACRON

Notre trajectoire budgétaire est responsable et sérieuse. Nous maintiendrons le déficit public sous la barre des 3% du PIB sur l’ensemble du quinquennat, et nos hypothèses de croissance sont volontairement prudentes. Nous anticipons une croissance de 1,4% en 2017 et de 1,8% en 2022.
Dans le respect de ces hypothèses, nous proposons un nouveau modèle de croissance pour la France. Il s’articule autour de trois grands axes :
  • Un plan d’investissement de 50 milliards d’euros sur cinq ans, pour préparer l’avenir. Il inclut par exemple 15 Md€ d’investissements dans le capital humain et 15 Md€ pour financer la nécessaire transition écologique.
  • Une politique fiscale plus juste, privilégiant le travail et l’investissement, où les baisses d’impôt seront équitablement réparties entre ménages et entreprises. Nous prévoyons notamment d’exonérer de taxe d’habitation 4 Français sur 5, de baisser le taux d’impôt sur les sociétés de 33,3% à 25% sur le quinquennat et de remplacer l’ISF par un impôt sur la fortune immobilière.
  • Un effort de réduction des dépenses publiques pour ne pas léguer une dette insoutenable aux générations futures. Les dépenses publiques seront réduites de 60 milliards d’euros par an à la fin du quinquennat. Aucune mesure d’économie n’est proposée sur la politique familiale, qui a été fortement mise à contribution depuis 2013.
RÉPONSE DE NICOLAS DUPONT-AIGNAN
Mon programme qui vise à la reconquête industrielle et au développement de notre pays est fondé la maitrise de nos finances publiques (incluant la réduction du train de vie de la classe politique) et une politique monétaire assurant à la fois des taux de change entre la France et les autres pays pour reconstituer des marges de compétitivité toute en conservant l’Euro en monnaie de réserve.
Je veux aussi cibler et simplifier les 20 milliards d’euros des dispositifs existants (CICE, pacte de responsabilité) vers des baisses de charges en direction des entreprises exposées à la concurrence internationale qui investissent en France. Pour inciter à l’emploi, nous devons exonérer de charges pendant 5 ans le recrutement en CDI d’un chômeur de longue durée – environ 1,2 million selon les chiffres de l’Insee. Pour réserver une large proportion d’achats publics (75% minimum) aux entreprises françaises lors des marchés publics, je propose d’adopter un « BUY French ACT » à la manière des Etats-Unis et de garantir des débouchés plus nombreux aux PME françaises en leur réservant 50% de la commande publique. Dans la même logique, il est impératif de baisser de moitié le taux de l’Impôt sur les Sociétés (IS) pour les bénéfices réinvestis sur le sol français et de mettre en place un étiquetage obligatoire sur les marchandises pour indiquer précisément la part de « fait en France » et favoriser le développement de labels régionaux.
RÉPONSE DE FRANÇOIS FILLON
J’ai pris pour asseoir le cadrage de mon projet des hypothèses macroéconomiques de croissance et d’inflation prudentes, en ligne avec celles des grandes organisations nationales et internationales. C’est un gage de crédibilité pour le calcul de notre trajectoire de baisse des dépenses publiques et du déficit.
La mise en œuvre de mon projet aura un impact positif sur l’activité économique qui devrait permettre d’atteindre en fin de quinquennat un taux de croissance supérieur à 2%. Je prévois d’hériter d’un déficit d’au moins 3,4 % en 2017 et qui pourrait atteindre jusqu’à 3,8% en 2018 si rien n’est fait. Face à cette dérive, mon projet permettra de revenir à l’équilibre des comptes publics en 2022. Partant d’un solde de 3,7% fin 2017, dû à la mise en œuvre des premières grandes mesures du programme, indispensable pour relancer l’activité et redonner confiance aux acteurs économiques, nous commencerons à réduire le déficit dès 2018 en repassant sous le seuil des 3% en 2019. Au terme du quinquennat, le niveau des dépenses publiques, qui s’élevait à 57% du PIB en 2015, repassera sous le seuil de 50%. Cet indicateur sera suivi tout au long de la mandature.
Pour retrouver croissance et plein emploi, j’engagerai, dans les six mois qui suivent l’élection présidentielle, les réformes décisives pour remettre notre pays et notre économie à flot. Je veux faire sauter les principaux verrous aux initiatives et aux embauches en mettant fin aux 35 heures, en allégeant les charges, en relevant les seuils sociaux, en plafonnant les indemnités prudhommales, en supprimant le compte pénibilité et en réformant la fiscalité du capital. Je prendrai également des mesures qui auront un impact immédiat et durable sur le chômage (refonte de l’apprentissage, cadre fortement incitatif pour les services à la personne) et sur les revenus en particulier des plus modestes (petites retraites et pensions de réversion, forfait d’allègement de charges, intéressement dans les petites entreprises).

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