lundi 24 avril 2017

COMMUNIQUE DE PRESSE DE LA CFTC - LUNDI 24 AVRIL 2017


Estimant que ce n’est pas son rôle, la CFTC n’a jamais donné de consigne de vote, hormis en 2002. Aujourd’hui devant le même risque de voir le Front National remporter l’élection présidentielle, la CFTC sort de son habituelle réserve pour appeler à faire barrage à l’extrême droite.

En effet la CFTC ne peut rester muette devant l’accession au second tour d’un parti prônant l’exclusion, loin des valeurs humanistes qu’elle porte.
L’auto-exclusion de la France de l’Union Européenne et du projet commun que nous soutenons depuis sa création.

L’exclusion sociale promise à des millions de nos compatriotes, si la France s’enferme dans le protectionnisme et les politiques économiques sans visibilité, tel le retour au franc.
L’exclusion de l’étranger. Or la CFTC a rappelé durant la campagne que la préférence nationale était contraire à ses valeurs.

La CFTC ne peut se résoudre à l’arrivée au pouvoir d’une force politique dont l’action conduit directement ou indirectement à favoriser les systèmes totalitaires ou xénophobes et racistes.

Enfin, la CFTC tient à rappeler au prochain Exécutif qu’il devra s’appuyer sur les organisations syndicales pour mettre en place les conditions d’un dialogue social apaisé et constructif à l’issue des scrutins à venir.

Car pour les travailleurs, comme pour les demandeurs d’emplois, les enjeux à venir sont multiples : impacts des mutations technologiques sur le monde du travail, sécurisation des parcours de vie, pénibilité, temps de travail, pérennisation du système des retraites.
Autant de sujets qui appellent à la concertation, au dialogue, et à l’apaisement. A ce titre la CFTC déplore les actes de vandalisme perpétrés à l’encontre des locaux de la CFDT.

jeudi 20 avril 2017

REVENU UNIVERSEL / REVENU DE DIGNITÉ

Le diagnostic de la CFTC : Alors que le débat se focalise sur le revenu universel, la CFTC attachée à la valeur travail comme mode d’insertion et d’épanouissement dans la société préfère fonder sa réflexion sur les récentes études de l’ONPES (observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale) sur les budgets de référence qui pourraient déboucher sur le revenu de dignité. Par ailleurs, elle préconise un revenu contributif. Conditionné à l’exercice d’une activité reconnue comme produisant une valeur économique mais aussi sociale et sociétale ajoutée, ce revenu contributif agirait comme un complément de revenu durant les transitions professionnelles afin de sécuriser / encourager celles-ci. Il garantirait également un niveau de revenu digne.

QUESTION

Comment pensez-vous garantir un niveau de revenu digne qui permette au travailleur et à sa famille de vivre décemment ?

RÉPONSE DE NICOLAS DUPONT-AIGNAN
Nous partageons votre attachement tant à la valeur travail ainsi qu’à la nécessaire reconnaissance sociale et sociétale des hommes et des femmes de notre pays.
Garantir un revenu digne pour que les travailleurs et leurs familles vivent décemment passe notamment par la reprise en main de notre économie en libérant les entreprises de leurs contraintes, un allègement des charges sociales pour favoriser l’embauche tout en augmentant le pouvoir d’achat des familles (+ 10 % des salaires nets) et la mise en œuvre du travail universel pour donner une activité à chaque français.
RÉPONSE DE FRANÇOIS FILLON
Depuis plusieurs années, le pouvoir d’achat des Français s’effrite. La politique fiscale du gouvernement socialiste a encore aggravé cette situation en augmentant les impôts comme jamais en France. Avec pour résultat une paralysie de l’activité économique et un appauvrissement des classes moyennes, qui ont supporté l’essentiel de ce matraquage. Ce fardeau fiscal, je veux l’alléger pour redonner de l’air aux Français.
C’est pourquoi j’engagerai des allègements fiscaux, qui devront être progressifs, à mesure que nous réduirons la dépense publique, pour ne pas creuser les déficits et la dette que nous transmettrons à nos enfants. Ils devront être équitables, en bénéficiant avant tout aux classes moyennes : familles, salariés, retraités, épargnants. Ils devront aussi être efficaces : nous devons modifier la structure de notre fiscalité pour rendre notre pays plus compétitif dans la compétition mondiale et préserver nos emplois. Par ailleurs, nous ne mettrons pas en œuvre le prélèvement à la source et nous engagerons dès 2018 une réforme des modalités de prélèvements en vue de développer la mensualisation et la contemporanéité des revenus et des prélèvements. Je mettrai en œuvre ces allègements de manière déterminée, parce que les Français doivent pouvoir profiter des fruits de leur travail et de leurs investissements.
Je mettrai en place un abattement forfaitaire généralisé des cotisations sociales salariées, ce qui permettra une augmentation immédiate des salaires nets sur la fiche de paie de l’ordre de 350€ par an par salarié (700€ par an pour un ménage où les deux travaillent).
Je relèverai progressivement le plafond du quotient familial à 3000 euros pour réduire l’impôt sur le revenu des familles, qui ont été particulièrement pénalisées par les socialistes.
Mais les Français ne pourront réellement retrouver du pouvoir d’achat qu’avec une hausse des salaires stimulée par une économique dynamique et un taux de croissance élevé. C’est pourquoi j’engagerai un choc de compétitivité visant à relancer notre économie en abaissant les charges sur les entreprises et en simplifiant les contraintes administratives qui pèsent sur les entreprises.
RÉPONSE DE BENOÎT HAMON
Trop de nos citoyens ne parviennent que très difficilement à boucler leurs fins de mois. Loin des politiques accessoires et cosmétiques, je veux mettre en œuvre des mesures pérennes pour améliorer durablement le niveau de vie des ménages, et lutter contre la pauvreté et l’exclusion. Nous avons, en France, les moyens de pallier efficacement et sur le long terme, la précarité. Je mettrai en place un revenu universel d’existence (RUE) qui sera le nouveau pilier de notre protection sociale. Ce revenu universel ne sera pas, comme on l’entend parfois, un outil de promotion de l’oisiveté, mais un outil de progrès social et de lutte contre les inégalités. Un outil dont nous avons aujourd’hui cruellement besoin. Dès 2018, j’ouvrirai le droit au RUE à tous les actifs occupés ou non-occupés (étudiant, salariés, travailleurs indépendants…) âgés de plus de 18 ans, et touchant moins de 1,9 smic brut par mois. D’un montant de 600€ mensuel, il sera distribué automatiquement. J’augmenterai par ailleurs les minima sociaux de 10% et revaloriserai le SMIC après négociation avec les partenaires sociaux.
RÉPONSE D'EMMANUEL MACRON
Notre projet vise à ce que chacun puisse vivre dignement de son travail. Pour cette raison, nous supprimerons les cotisations salariales d’assurance chômage et de maladie, et augmenterons de 50% le montant de la prime d’activité. Ceci aboutira à accroître de 100 euros par mois le revenu net d’un salarié au SMIC. Loin des fantasmes sur la fraude sociale généralisée ou des discours stéréotypés sur « l’assistanat », nous avons par ailleurs constaté que la première cause de l’inadaptation de notre système est la complexité des démarches et la méconnaissance des droits sociaux. Pour traverser cette barrière invisible, nous nous engageons à créer un versement social unique et automatique pour lutter contre le non-recours aux aides sociales. Ce versement social consoliderait, en une seule fois, l’ensemble des prestations (RSA, APL, prime d’activité, etc.) auxquelles les prestataires ont droit. Elle concerne 12 millions de foyers, soit près de la moitié de la population française.

PENIBILITE

PÉNIBILITÉ

Le diagnostic de la CFTC : dans un objectif de justice sociale, de traitement équitable (réaffirmé par la loi du 21 août 2003 portant réforme des retraites), il nous apparaît essentiel de tenir compte des disparités d’espérance de vie qui résultent du caractère pénible de certains métiers. Selon nous, un système de réparation de l’usure prématurée provoquée par la pénibilité est indispensable tout particulièrement avec les interventions successives des pouvoirs publics pour décaler l’âge de départ en retraite via un report des bornes d’âges ou le jeu des annuités/points à comptabiliser pour obtenir une pension de retraite complète.
La loi du 9 novembre 2010 a créé un système de réparation des pénibilités qu’elle a assorti d’un dispositif de prévention. Malgré un cadre juridique imparfait, la CFTC a accompagné la mise en œuvre du compte pénibilité qui a aujourd’hui rejoint le CPA.

QUESTION 

Quelles sont vos intentions au regard du dispositif de prise en compte de la pénibilité ? Souhaitez-vous le pérenniser et le cas échéant lui apporter des modifications ou au contraire souhaitez-vous qu’il soit supprimé. Le cas échéant, avez-vous une proposition alternative et quelle est-elle ?


RÉPONSE DE NICOLAS DUPONT-AIGNAN
Nous voulons que la pénibilité soit vraiment reconnue. Par exemple, nous proposons pour le personnel hospitalier, la mise en œuvre de primes en lien avec la pénibilité des métiers.
De même, pour tous les salariés de droit public et privé, nous augmenterons la valeur du point retraite pour les métiers pénibles.
RÉPONSE DE FRANÇOIS FILLON
Je souhaite abroger le compte pénibilité qui est inapplicable car trop complexe. Je veux traiter la pénibilité par l’amélioration des conditions de travail, une politique de prévention plus ambitieuse et une prise en compte de la situation réelle des salariés notamment à travers un examen médical individuel, permettant une meilleure reconnaissance de l’incapacité au travail et de l’inaptitude. 
RÉPONSE DE BENOÎT HAMON
Pour que chacun puisse bénéficier d’une même durée de retraite en bonne santé, je maintiendrai et j’étendrai les comptes pénibilités, qui permettent à ceux qui ont eu les carrières les plus difficiles de partir plus tôt. Je ne repousserai pas l’âge de départ en retraite. Nous permettrons par ailleurs des transferts de trimestres validés entre conjoints pour favoriser les retraites à taux-plein.
RÉPONSE D'EMMANUEL MACRON
La pénibilité doit être prise en compte. Néanmoins, le système actuel est trop lourd et trop complexe, notamment pour les PME. Nous devons le réformer. Le compte pénibilité sera revu, et le nouveau dispositif élaboré avec les branches professionnelles.  

mercredi 19 avril 2017

ÉMERGENCE DES NOUVELLES FORMES D’EMPLOI – « UBÉRISATION »

Le diagnostic de la CFTC : les plateformes collaboratives transforment peu à peu la façon d’appréhender l’activité et par conséquent, le monde du travail. Certaines plateformes de services à la demande permettent à des personnes d’exercer une activité professionnelle régulière. Ces nouvelles formes d’emploi sont également nées dans un contexte social très difficile. En effet, le chômage de masse devient structurel et la pauvreté progresse dans notre pays. Les travailleurs sont invités à accepter toute sorte de condition de travail, notamment très précaire. Il est donc important d’analyser ces nouvelles formes d’emploi afin de s’assurer qu’elles ne constituent pas, en réalité, un recul des droits sociaux des travailleurs.

QUESTIONS

Quelle politique mettriez-vous en place pour accompagner l’essor de ces nouvelles formes d’emploi sans remettre en question les droits sociaux des travailleurs ?

Le numérique bouleverse l’emploi ; il fait disparaître des métiers, en crée d’autres, pour l’instant insuffisamment intéressants pour le salarié. L’homme doit y trouver sa part et sa place. C’est pour cela que la CFTC appelle à un Grenelle du numérique et de la robotique. Soutiendrez-vous cette initiative ?

RÉPONSE DE NICOLAS DUPONT-AIGNAN
Si le numérique entraîne d’importants gains de productivité dans les entreprises, il peut également être source de stress ou bien impacter le modèle économique du secteur.
Notre défi est d’accompagner la transition numérique tout en respectant le respect des conditions de travail.
Nous soutiendrons un Grenelle du numérique et de la robotique. Cette initiative ne peut que s’inscrire dans notre projet pour le pays, alliant respect et innovation. Nous voulons donner à chacun sa place dans un pays soucieux d’agir maintenant pour préparer le futur.
RÉPONSE DE FRANÇOIS FILLON
Ces nouvelles formes d’emplois présentent un vivier important, alors que le chômage reste à un niveau élevé avec 6 millions de personnes inscrites à Pôle emploi en catégories A B C D et E. Le chômage est un drame pour notre pays en termes de consommation, de croissance et c’est aussi un drame personnel pour ceux qui le subissent. C’est pourquoi je veux lever un maximum d’obstacles pour permettre à ceux qui le souhaitent de créer leur entreprise ou de permettre de bénéficier des opportunités offertes par ces nouveaux gisements d’emplois.
Contre les contraintes juridiques et fiscales étouffantes, je veux redonner de la liberté. On doit pouvoir créer son entreprise dans des conditions simples et sûres en termes juridiques. Bien sûr, concernant ces nouvelles formes de travail, il faut maintenir des protections et encadrer les activités pour éviter les abus. C’est pourquoi je créerai un statut de prestataire indépendant pour les auto-entrepreneurs. Ce statut les protègera en minimisant les possibilités de requalification. Ce statut sera valable pour une durée de 3 ans. Je rendrai plus fluides les parcours entre le salariat et l’activité indépendante en simplifiant la situation fiscale et sociale des pluri-statuts et en autorisant le travailleur indépendant à mettre en sommeil sa structure juridique quand il devient salarié sans pour autant avoir à payer des charges sur cette structure.
Les opportunités offertes par la révolution digitale sont immenses. Le numérique n’est pas simplement un secteur de l’économie parmi d’autres, ou quelques start-ups futuristes dans un garage. C’est une véritable révolution industrielle qui se déroule sous nos yeux et qui nous confronte à des défis majeurs pour notre culture, nos valeurs, notre économie et même notre souveraineté ; mais aussi à d’immenses opportunités ! C’est pourquoi nous devons nous doter d’une véritable politique en matière numérique.
Je veux que tous les Français bénéficient de cette révolution. Nous devons nous équiper d’une infrastructure de pointe, permettant à chacun un véritable accès au Très Haut Débit sur tout le territoire, c’est pourquoi j’accélèrerai le déploiement du très haut débit fixe et mobile d’ici à 2022 en refinançant le Plan France Très Haut Débit, en le réorganisant et en initiant un « Plan 5G ». Les entreprises, les PME innovantes, les start-ups aussi sont essentielles – arrêtons de leur mettre des bâtons dans les roues ! En 5 ans, nous ferons de la France la nation la plus avancée dans l’économie collaborative, la robotisation, la e-santé et la blockchain.
Je commencerai par accélérer la transformation numérique de l’Etat au service des citoyens et des entreprises. Je souhaite dématérialiser l’intégralité des procédures administratives d’ici à la fin du quinquennat. Je mettrai en place « l’open data » dans les services publics en garantissant la protection des données personnelles des citoyens et les intérêts économiques de la France. L’Etat et les collectivités territoriales ont une mission de collecte et de traitement de l’information. « L’open data » et les API (interfaces de programmation) seront généralisées dans les services numériques de l’administration.
Je veux assurer un accès universel à l’enseignement et à la formation au numérique. Je généraliserai l’enseignement et la formation au numérique à tous les niveaux. Je transformerai par exemple le cours de technologie du collège en cours de « culture numérique » et j’encouragerai le développement de filière universitaires d’excellence (Cybersécurité, IA…).
Je veux développer un environnement propice aux entreprises et aux start-ups numériques en renforçant la compétitivité de nos PME/PMI grâce au numérique en passant de 10% à 100% des PME/PMI accompagnées. Je lancerai un grand plan de rattrapage et d’accompagnement à l’issue des états généraux de l’industrie et de l’innovation. Je négocierai un agenda européen de l’harmonisation fiscale pour limiter les effets de l’optimisation fiscale des géants du numérique. Enfin, je compte faire de la France une nation de pointe en matière de financement de l’innovation en renforçant fortement les mécanismes d’orientation de l’épargne vers le financement des PME innovantes et des fonds de capital-risque.
Enfin, je veux construire une véritable souveraineté numérique européenne. Je porterai avec l’Allemagne, l’ambition de plateformes numériques industrielles et sectorielles européennes. J’engagerai un programme d’appels à projets européens pour faire de l’Europe le pôle d’innovation dans le domaine de l’intelligence artificielle et de la blockchain. J’imposerai et je défendrai nos valeurs et nos lois en matière de libertés publiques et de gestion des données personnelles. Je renégocierai en particulier la réglementation européenne sur les « Données Personnelles ».
RÉPONSE D'EMMANUEL MACRON
Nous devons accompagner l’émergence des nouveaux secteurs mais veiller à ce que le cadre fiscal et social ne fausse pas la concurrence entre les différents acteurs. Pour cela, nous souhaitons universaliser la protection sociale : les droits sociaux ne doivent pas dépendre d’un statut, mais de la réalité du travail effectué. C’est la raison pour laquelle nous souhaitons ouvrir aux indépendants le bénéfice de l’assurance chômage.

Les innovations radicales, comme la robotisation aujourd’hui et la machine à vapeur hier, bouleversent l’organisation de l’économie. Un certain nombre de rapports récents (France Stratégie, OCDE) ont mis en évidence les menaces mais aussi les potentialités que recèlent ces évolutions. Cela fait inévitablement des perdants à court terme, qui peuvent, par exemple, perdre leur emploi si leur tâche est fortement automatisable. La responsabilité de la puissance publique n’est pas d’empêcher ces mutations, mais de les accompagner. Cela devra s’effectuer par une refonte de notre système de formation continue et par la facilitation des transitions professionnelles. Cela doit également conduire à une meilleure prise en compte des modifications qu’engendre le numérique sur les conditions de travail. Les organisations syndicales, par leur rôle central dans la vie quotidienne des salariés et leur connaissance des compétences et de la réalité terrain, seront étroitement associées à ces réformes.

mardi 18 avril 2017

EVOLUTION SOCIALE ET SECURISATION DES PARCOURS PRO

EVOLUTION SOCIALE ET SÉCURISATION DES PARCOURS PROFESSIONNELS


Le diagnostic de la CFTC : face à un taux de chômage élevé et une augmentation de la précarité, les salariés peuvent se sentir démunis. Dans ce contexte, la formation professionnelle continue se positionne comme une thématique aux multiples vertus : outils de sécurisation des parcours professionnels, vecteur de développement pour les salariés et les entreprises, passeport pour l’emploi existant ou à venir, rempart contre le chômage, …

Comment selon vous intégrer l’ensemble de la population active dans cette dynamique d’évolution sociale et de sécurisation des parcours ? Quels doivent-être les effets attendus de la formation professionnelle continue ?


RÉPONSE D'EMMANUEL MACRON
Tout d’abord, pour fluidifier et sécuriser les parcours, nous mettrons en place une assurance chômage pour tous, y compris les indépendants et, sous certaines conditions, les salariés démissionnaires.  
Ensuite, le système de formation continue sera réformé. Nous souhaitons mettre en place un système simple, juste et transparent, qui répond à trois principes :
  • La majeure partie des contributions actuelles des entreprises pour la formation sera progressivement convertie en droits individuels pour les actifs. Chacun pourra ainsi s’adresser directement aux prestataires de formation, selon ses besoins.
  • Les droits seront d’autant plus élevés que les besoins de qualification sont importants.
  • Les résultats concrets de chaque formation, de chaque accompagnement seront rendus publics.
RÉPONSE DE NICOLAS DUPONT-AIGNAN
Nous devons accompagner et intégrer l’ensemble de la population active dans cette dynamique ; jeunes, actifs et inactifs.
Mes propositions sont donc multiples : créer un organisme régional ad hoc incluant les régions et les partenaires sociaux très au fait du monde du travail dédié à l’orientation des élèves, cibler les formations avec un budget plus important pour les jeunes et chômeurs de longue durée etc.
La formation professionnelle continue doit répondre à des enjeux de maintien aux postes de travail, d’accompagnement des salariés aux évolutions de leur environnement et de développement des hommes et des femmes de notre pays.

RÉPONSE DE FRANÇOIS FILLON
Les réformes que je propose permettront grâce au redressement de notre compétitivité de revenir vers le plein emploi. Mais il est également nécessaire de revoir nos dispositifs existants de politique de l’emploi. La formation professionnelle, en particulier, ne remplit pas parfaitement son rôle d’orientation vers les secteurs porteurs.
Je veux sécuriser les parcours professionnels en permettant à chaque Français de bénéficier d’un « capital formation » qui remplacera les dispositifs existants (CPF, CIF…) et permettra de rationaliser et de débureaucratiser les fonds de la formation professionnelle, en donnant à chaque salarié et à chaque demandeur d’emploi l’opportunité de se construire une carrière et de se prémunir contre l’inactivité.
Pour faciliter le retour à l’emploi, je souhaite que les demandeurs d’emploi, qui retrouveraient un emploi en dehors de leur bassin de vie, soient favorisés sur les listes de demande d’accès aux logements sociaux.


vendredi 14 avril 2017

PRESIDENTIELLES 2017 : FORMATION ET INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES

FORMATION ET INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES 


Le diagnostic de la CFTC : la fin de la scolarité obligatoire sanctionnée ou non par un diplôme et l’entrée dans la vie active constituent une période charnière dans la vie de chaque jeune. En fonction des parcours de chacun, l’insertion sur le marché du travail peut s’avérer plus ou moins longue et chaotique. Entre 110 000 à 140 000 jeunes quittent chaque année le système scolaire sans aucune qualification ; 27% des contrats d’apprentissage sont rompus en cours de formation ; près d’un candidat sur trois ne va pas au bout de sa démarche de VAE…

Avec un taux de chômage des 16-25 ans de 25,7% (18,4% dans l’UE), il est primordial d’intervenir en faveur de ce public afin de ne laisser personne sur le bord du chemin.

QUESTION

Quels peuvent-être les leviers pour garantir une orientation scolaire pertinente puis un accompagnement de qualité pour tous les jeunes ? Comment lever les nombreux obstacles à leur insertion professionnelle ? 

RÉPONSE D'ISABELLE LE CALLENEC, REPRÉSENTANT FRANÇOIS FILLON
La reproduction sociale favorisée par le système scolaire est extrêmement forte et ce malgré les 60 000 postes créés au cours des cinq dernières années. Tout n’est donc pas question de moyens. Plus de 100 000 jeunes sortent du système scolaire chaque année en France. Près de 2 millions ne sont pas à l’école, pas en stage, pas en formation, pas en emploi. Le taux de chômage des jeunes dans notre pays est de 25 %. C’est trois fois supérieur au taux allemand où il y a trois fois plus d’apprentis en formation. Nous ne pouvons nous empêcher de penser qu’il y a là une relation de cause à effet et c’est la raison pour laquelle François Fillon veut faire de l’alternance la voie royale d’accès à l’emploi.

RÉPONSE D'EMMANUEL MACRON
L’orientation et l’accompagnement sont essentiels à la construction d’un système éducatif juste et efficace.
Nous proposerons à tous à accompagnement après la classe, et remettrons des études dirigées dans les établissements. Nous formerons aussi sur la durée du quinquennat 1 million de jeunes aujourd’hui sans qualification ni activité. Enfin, nous ferons un effort massif pour l’apprentissage, notamment par le développement de périodes de préapprentissage, afin d’offrir une meilleure insertion sur le marché du travail à tous les jeunes. Par ailleurs, afin d’accroître l’attractivité de l’alternance auprès des jeunes et de leurs familles nous rendrons publics les taux d’insertion professionnelle et le salaire à l’issue des formations en apprentissage en vue d’une labellisation des CFA et des lycées professionnels.

RÉPONSE DE NICOLAS DUPONT-AIGNAN
L’orientation scolaire est un processus qui intervient bien après l’acquisition des savoirs fondamentaux. Afin de garantir une orientation pertinente et un accompagnement de qualité, il nous faut d’abord doter l’ensemble des élèves d’un bon niveau de connaissance des savoirs fondamentaux, dont la maîtrise de la langue. A la fin d’un CP, tous les enfants devront savoir lire, écrire et maîtriser les formes simples des quatre opérations de base.
A ces conditions, les orientations scolaires du lycée et collège prendront tout leur sens car les filières générales et professionnelles, incluant des passerelles, seront proposées à des adolescents préparés. Cette mesure redonnera tout son rôle au collège unique.
A l’identique, les élèves des classes de terminale bénéficieront d’une vraie politique d’orientation pour lutter contre l’échec massif des étudiants lors de la première année à l’université.
De plus, nous nous engageons à créer le Service National pour l’Emploi (SNE) pour les décrocheurs (jeunes entre 18 et 25 ans) d’une durée d’un an, en collaboration avec l’Education Nationale.
Je propose la mise en œuvre d’une sécurité professionnelle par le biais de crédit d’études pour les enfants qui ont quitté tôt le circuit scolaire et qui souhaitent reprendre des études.
Enfin, en ce qui concerne les obstacles liés à l’insertion professionnelle, notre projet pour lutter contre le chômage prévoit d’accroître l’accès à l’apprentissage pour atteindre 1 million d’apprentis à la fin du quinquennat.

jeudi 13 avril 2017

PRESIDENTIELLES 2017 : TRAJECTOIRE ECONOMIQUE

TRAJECTOIRE ÉCONOMIQUE


Le diagnostic de la CFTC : l’année 2016 s’est soldée par une croissance de 1,1 % et ce, malgré un « alignement providentiel des planètes » : la croissance française profitait à la fois d’une politique monétaire accommodante, d’un pétrole bon marché et d’une trajectoire favorable de l’Euro sur le marché des changes. Il faut craindre pour l’année 2017 un environnement économique moins porteur, d’autant plus qu’au niveau mondial, de nombreuses mesures protectionnistes semblent se mettre en place.

QUESTION : 

Sur quelle trajectoire économique (PIB, finances publiques, etc.) se base votre programme ? Quelle(s) mesure(s) mettriez-vous en place pour retrouver une croissance porteuse d’emplois pérennes ?


RÉPONSE D'EMMANUEL MACRON

Notre trajectoire budgétaire est responsable et sérieuse. Nous maintiendrons le déficit public sous la barre des 3% du PIB sur l’ensemble du quinquennat, et nos hypothèses de croissance sont volontairement prudentes. Nous anticipons une croissance de 1,4% en 2017 et de 1,8% en 2022.
Dans le respect de ces hypothèses, nous proposons un nouveau modèle de croissance pour la France. Il s’articule autour de trois grands axes :
  • Un plan d’investissement de 50 milliards d’euros sur cinq ans, pour préparer l’avenir. Il inclut par exemple 15 Md€ d’investissements dans le capital humain et 15 Md€ pour financer la nécessaire transition écologique.
  • Une politique fiscale plus juste, privilégiant le travail et l’investissement, où les baisses d’impôt seront équitablement réparties entre ménages et entreprises. Nous prévoyons notamment d’exonérer de taxe d’habitation 4 Français sur 5, de baisser le taux d’impôt sur les sociétés de 33,3% à 25% sur le quinquennat et de remplacer l’ISF par un impôt sur la fortune immobilière.
  • Un effort de réduction des dépenses publiques pour ne pas léguer une dette insoutenable aux générations futures. Les dépenses publiques seront réduites de 60 milliards d’euros par an à la fin du quinquennat. Aucune mesure d’économie n’est proposée sur la politique familiale, qui a été fortement mise à contribution depuis 2013.
RÉPONSE DE NICOLAS DUPONT-AIGNAN
Mon programme qui vise à la reconquête industrielle et au développement de notre pays est fondé la maitrise de nos finances publiques (incluant la réduction du train de vie de la classe politique) et une politique monétaire assurant à la fois des taux de change entre la France et les autres pays pour reconstituer des marges de compétitivité toute en conservant l’Euro en monnaie de réserve.
Je veux aussi cibler et simplifier les 20 milliards d’euros des dispositifs existants (CICE, pacte de responsabilité) vers des baisses de charges en direction des entreprises exposées à la concurrence internationale qui investissent en France. Pour inciter à l’emploi, nous devons exonérer de charges pendant 5 ans le recrutement en CDI d’un chômeur de longue durée – environ 1,2 million selon les chiffres de l’Insee. Pour réserver une large proportion d’achats publics (75% minimum) aux entreprises françaises lors des marchés publics, je propose d’adopter un « BUY French ACT » à la manière des Etats-Unis et de garantir des débouchés plus nombreux aux PME françaises en leur réservant 50% de la commande publique. Dans la même logique, il est impératif de baisser de moitié le taux de l’Impôt sur les Sociétés (IS) pour les bénéfices réinvestis sur le sol français et de mettre en place un étiquetage obligatoire sur les marchandises pour indiquer précisément la part de « fait en France » et favoriser le développement de labels régionaux.
RÉPONSE DE FRANÇOIS FILLON
J’ai pris pour asseoir le cadrage de mon projet des hypothèses macroéconomiques de croissance et d’inflation prudentes, en ligne avec celles des grandes organisations nationales et internationales. C’est un gage de crédibilité pour le calcul de notre trajectoire de baisse des dépenses publiques et du déficit.
La mise en œuvre de mon projet aura un impact positif sur l’activité économique qui devrait permettre d’atteindre en fin de quinquennat un taux de croissance supérieur à 2%. Je prévois d’hériter d’un déficit d’au moins 3,4 % en 2017 et qui pourrait atteindre jusqu’à 3,8% en 2018 si rien n’est fait. Face à cette dérive, mon projet permettra de revenir à l’équilibre des comptes publics en 2022. Partant d’un solde de 3,7% fin 2017, dû à la mise en œuvre des premières grandes mesures du programme, indispensable pour relancer l’activité et redonner confiance aux acteurs économiques, nous commencerons à réduire le déficit dès 2018 en repassant sous le seuil des 3% en 2019. Au terme du quinquennat, le niveau des dépenses publiques, qui s’élevait à 57% du PIB en 2015, repassera sous le seuil de 50%. Cet indicateur sera suivi tout au long de la mandature.
Pour retrouver croissance et plein emploi, j’engagerai, dans les six mois qui suivent l’élection présidentielle, les réformes décisives pour remettre notre pays et notre économie à flot. Je veux faire sauter les principaux verrous aux initiatives et aux embauches en mettant fin aux 35 heures, en allégeant les charges, en relevant les seuils sociaux, en plafonnant les indemnités prudhommales, en supprimant le compte pénibilité et en réformant la fiscalité du capital. Je prendrai également des mesures qui auront un impact immédiat et durable sur le chômage (refonte de l’apprentissage, cadre fortement incitatif pour les services à la personne) et sur les revenus en particulier des plus modestes (petites retraites et pensions de réversion, forfait d’allègement de charges, intéressement dans les petites entreprises).

mercredi 12 avril 2017

PRESIDENTIELLES 2017 : LA CFTC INTERPELLE LES CANDIDATS

Le premier tour de la présidentielle 2017 est le dimanche 23 avril, c'est le moment de se poser les bonnes questions, de savoir si tous les candidats sont à même de répondre aux problématiques du monde du travail de demain. Tous les jours une problématique soulevée, aujourd'hui :

Conditions de travail, santé au travail 

Le diagnostic de la CFTC : la CFTC entend rappeler l’importance de la culture d’une vision positive du monde du travail. Cela passe autant par l’amélioration du dialogue social qui doit s’apprendre (mise en œuvre de compétences relationnelles, émotionnelles, de connaissance des besoins de l’autre, rappel des règles de base de la psychologie et de la communication non violente, rappel du rôle, des droits et des devoirs de chacun des acteurs de l’entreprise : chef d’entreprise, IRP, syndicats, managers, chaque salarié, etc.…) que par la prévention des risques psychosociaux.

QUESTION : 

De nombreux maux pourraient être évités si toutes les entreprises mettaient en œuvre certains principes liés au développement professionnel, à l’environnement de travail, au management, au salaire, au besoin de reconnaissance, etc… Pensez-vous proposer une campagne nationale de sensibilisation au bien-être au travail afin que les salariés puissent retrouver sens et sérénité ?

rÉPONSE D'EMMANUEL MACRON
La prévention est le fil rouge de la politique que nous voulons porter, et le bien-être au travail en est l’une de ses dimensions. Nous mobiliserons tous les leviers, y compris les campagnes de sensibilisation lorsque celles-ci s’avèrent pertinentes. Nous proposons la création d’un service sanitaire de 3 mois pour tous les étudiants en santé, qui interviendront dans les écoles et entreprises. Le bien-être au travail pourra être l’un de leur axe de travail.


ÉPONSE DE NICOLAS DUPONT-AIGNAN
En matière de santé publique, l’un de nos axes est la prévention. Donc, bien évidemment, nous ferons la promotion de la prévention des risques psychosociaux.
Redonner du sens et de la sérénité aux salariés est une priorité qui doit être partagée par ceux qui gouvernent le pays, les entreprises, les partenaires sociaux, les manageurs et les salariés.
RÉPONSE DE FRANÇOIS FILLON
Le bien-être au travail est essentiel à la bonne marche des entreprises et à l’épanouissement des salariés. Pour cela, je veux miser sur la réforme du dialogue social. Je lancerai une grande rénovation du dialogue social qui se fera dans la concertation à partir de l’été 2017. Je veux redonner la priorité au dialogue social et étendre la place accordée à la négociation collective, et d’abord au niveau de l’entreprise. Pour cela, il nous faut rénover en profondeur notre droit du travail (qui doit devenir plus simple, plus lisible et plus sûr et laisser plus de place à l’accord collectif).
Je veux aussi miser sur le numérique pour simplifier les démarches et fluidifier les relations au travail. Je renforcerai ainsi la compétitivité de nos PME/PMI grâce au numérique en passant en cinq ans de 10% à 100% des PME/PMI accompagnées ; un grand plan de rattrapage et d’accompagnement sera mis en œuvre à l’issue des états généraux de l’industrie et de l’innovation.

lundi 10 avril 2017

COMMISSION DE SOLIDARITE


La Commission Solidarité émane du CCE et elle est composée d'élus. Partis d'un constat que nous avions dans l'entreprise des collègues en situation de détresse, cette commission a été renouvelée en 2016 afin d'apporter une aide à ces salariés. L'objectif étant de leur donner un coup de pouce pour leur permettre un rebond durable.

En France, un tiers de la classe moyenne ne gagne que 1200€ par mois pour une personne seule,  2600€ pour une famille de 2 enfants. Même si le surendettement chez les ménages français a baissé de 10% en 2016, la situation de cette catégorie sociale ne cesse de se détériorer depuis la crise. Le pouvoir d'achat de ces salariés ne cessant de diminuer, le moindre imprévu est payé cash! Personne, aujourd'hui n'est à l'abri. Un accident de la vie, un divorce, et tout peut basculer. C'est tout de suite la perte du logement, de la voiture, des amis... On s'isole sans savoir jusqu'ou ira la chute. 

La commission solidarité peut aider ces salariés, à travers des conseils, des dons ou des prêts. Alors n'hésite pas à contacter ton CE ou un membre de la commission.

jeudi 6 avril 2017

UN HARNAIS EN TEST SUR L'ENTREPOT DE DOURGES

Un harnais pour les employés en logistique expérimenté chez Décathlon

mardi 4 avril 2017

La CFTC conforte son ancrage dans le paysage syndical français

Avec une audience nationale de 9,49%, la CFTC progresse


Le Haut Conseil du Dialogue social s’est réuni ce matin pour annoncer l’audience de chaque syndicat au niveau national et par branche à partir des résultats des élections professionnelles. La CFTC remercie l’ensemble des salariés qui lui ont accordé leur confiance durant toute l’étendue de ce 2nd cycle de 2013 à 2016. Elle remercie également ses militants qui chaque jour portent les valeurs de la CFTC.
Avec une audience nationale de 9,49% et 497 361 voix exprimées en sa faveur (soit une progression de 26 536 voix), la CFTC progresse par rapport au premier cycle (2009 -2012). Elle prouve ainsi que son ancrage dans le paysage syndical français est solide. Avec une voix plus déterminante que jamais (poids relatif* de 10,91%), elle continuera donc à peser, durant les quatre prochaines années, dans toutes les négociations interprofessionnelles.     
Cette force d’action que les salariés lui ont accordée par leurs votes, la CFTC continuera à l’employer à leur profit. Défendre tous les salariés, les demandeurs d’emploi et, plus largement, tous les actifs constituera son unique priorité. Elle poursuivra son effort pour accentuer la dynamique qui a conduit à cette progression et qui a permis dans de nombreuses branches d’obtenir une place prépondérante.
La légitimité de la CFTC repose aussi sur son histoire, sur les avancées sociales auxquelles elle a contribué et sur sa conception singulière d’un syndicalisme fondé depuis près de 100 ans sur des valeurs de dignité et de respect de la personne humaine.
Dans le contexte actuel de chômage persistant, de questionnements autour de l’avenir du travail, de son statut, de ses protections, les salariés ont besoin d’une organisation constructive et déterminée. La CFTC, toujours en phase avec son époque continuera à tenir ce rôle, à agir pour le bien des travailleurs et  de leurs familles.

Représentativité des syndicats, mode d'emploi


Outre la barre des 8% pour être représentatif au niveau national, un syndicat doit l'être dans des branches de l'industrie, de la construction, du commerce et des services, mais aussi remplir plusieurs critères de représentativité (ancienneté minimale de deux ans, indépendance, respect des valeurs républicaines, transparence financière...). Etre représentatif permet à un syndicat de participer aux négociations et de conclure des accords au niveau national ou interprofessionnel.

Au-delà du classement national, la mesure de vendredi marque également un changement important au niveau des branches, prévu dans le cadre de la loi Larcher, appliquée par étapes depuis 2008.

Désormais, pour être représentatif dans une branche, un syndicat doit y avoir recueilli 8% des suffrages. Jusqu'à présent, pour être représentatif, il suffisait que ce syndicat soit affilié à l'une des cinq organisations représentatives au niveau national, même s'il avait recueilli moins de 8% dans cette branche.

«C'est un vrai changement démocratique», se réjouit Luc Bérille, secrétaire général de l'Unsa. «La CGT, FO ou la CFTC ne pourront plus négocier dans des branches où elles auront moins de 8%».

La loi de 2008 a rendu les syndicats tributaires de leur audience et mis fin à la présomption «irréfragable» de représentativité dont bénéficiaient par décret de 1966 jusqu'à présent les cinq confédérations (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC), qui ont finalement été reconduites dès 2013. Dans les entreprises, cette loi est valide depuis 2009, où la représentativité est fixée à 10%.