Le diagnostic de la CFTC : Alors que le débat se focalise sur le revenu universel, la CFTC attachée à la valeur travail comme mode d’insertion et d’épanouissement dans la société préfère fonder sa réflexion sur les récentes études de l’ONPES (observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale) sur les budgets de référence qui pourraient déboucher sur le revenu de dignité. Par ailleurs, elle préconise un revenu contributif. Conditionné à l’exercice d’une activité reconnue comme produisant une valeur économique mais aussi sociale et sociétale ajoutée, ce revenu contributif agirait comme un complément de revenu durant les transitions professionnelles afin de sécuriser / encourager celles-ci. Il garantirait également un niveau de revenu digne.
QUESTION
Comment pensez-vous garantir un niveau de revenu digne qui permette au travailleur et à sa famille de vivre décemment ?
RÉPONSE DE NICOLAS DUPONT-AIGNAN
Nous partageons votre attachement tant à la valeur travail ainsi qu’à la nécessaire reconnaissance sociale et sociétale des hommes et des femmes de notre pays.
Garantir un revenu digne pour que les travailleurs et leurs familles vivent décemment passe notamment par la reprise en main de notre économie en libérant les entreprises de leurs contraintes, un allègement des charges sociales pour favoriser l’embauche tout en augmentant le pouvoir d’achat des familles (+ 10 % des salaires nets) et la mise en œuvre du travail universel pour donner une activité à chaque français.
RÉPONSE DE FRANÇOIS FILLON
Depuis plusieurs années, le pouvoir d’achat des Français s’effrite. La politique fiscale du gouvernement socialiste a encore aggravé cette situation en augmentant les impôts comme jamais en France. Avec pour résultat une paralysie de l’activité économique et un appauvrissement des classes moyennes, qui ont supporté l’essentiel de ce matraquage. Ce fardeau fiscal, je veux l’alléger pour redonner de l’air aux Français.
C’est pourquoi j’engagerai des allègements fiscaux, qui devront être progressifs, à mesure que nous réduirons la dépense publique, pour ne pas creuser les déficits et la dette que nous transmettrons à nos enfants. Ils devront être équitables, en bénéficiant avant tout aux classes moyennes : familles, salariés, retraités, épargnants. Ils devront aussi être efficaces : nous devons modifier la structure de notre fiscalité pour rendre notre pays plus compétitif dans la compétition mondiale et préserver nos emplois. Par ailleurs, nous ne mettrons pas en œuvre le prélèvement à la source et nous engagerons dès 2018 une réforme des modalités de prélèvements en vue de développer la mensualisation et la contemporanéité des revenus et des prélèvements. Je mettrai en œuvre ces allègements de manière déterminée, parce que les Français doivent pouvoir profiter des fruits de leur travail et de leurs investissements.
Je mettrai en place un abattement forfaitaire généralisé des cotisations sociales salariées, ce qui permettra une augmentation immédiate des salaires nets sur la fiche de paie de l’ordre de 350€ par an par salarié (700€ par an pour un ménage où les deux travaillent).
Je relèverai progressivement le plafond du quotient familial à 3000 euros pour réduire l’impôt sur le revenu des familles, qui ont été particulièrement pénalisées par les socialistes.
Mais les Français ne pourront réellement retrouver du pouvoir d’achat qu’avec une hausse des salaires stimulée par une économique dynamique et un taux de croissance élevé. C’est pourquoi j’engagerai un choc de compétitivité visant à relancer notre économie en abaissant les charges sur les entreprises et en simplifiant les contraintes administratives qui pèsent sur les entreprises.
RÉPONSE DE BENOÎT HAMON
Trop de nos citoyens ne parviennent que très difficilement à boucler leurs fins de mois. Loin des politiques accessoires et cosmétiques, je veux mettre en œuvre des mesures pérennes pour améliorer durablement le niveau de vie des ménages, et lutter contre la pauvreté et l’exclusion. Nous avons, en France, les moyens de pallier efficacement et sur le long terme, la précarité. Je mettrai en place un revenu universel d’existence (RUE) qui sera le nouveau pilier de notre protection sociale. Ce revenu universel ne sera pas, comme on l’entend parfois, un outil de promotion de l’oisiveté, mais un outil de progrès social et de lutte contre les inégalités. Un outil dont nous avons aujourd’hui cruellement besoin. Dès 2018, j’ouvrirai le droit au RUE à tous les actifs occupés ou non-occupés (étudiant, salariés, travailleurs indépendants…) âgés de plus de 18 ans, et touchant moins de 1,9 smic brut par mois. D’un montant de 600€ mensuel, il sera distribué automatiquement. J’augmenterai par ailleurs les minima sociaux de 10% et revaloriserai le SMIC après négociation avec les partenaires sociaux.
RÉPONSE D'EMMANUEL MACRON
Notre projet vise à ce que chacun puisse vivre dignement de son travail. Pour cette raison, nous supprimerons les cotisations salariales d’assurance chômage et de maladie, et augmenterons de 50% le montant de la prime d’activité. Ceci aboutira à accroître de 100 euros par mois le revenu net d’un salarié au SMIC. Loin des fantasmes sur la fraude sociale généralisée ou des discours stéréotypés sur « l’assistanat », nous avons par ailleurs constaté que la première cause de l’inadaptation de notre système est la complexité des démarches et la méconnaissance des droits sociaux. Pour traverser cette barrière invisible, nous nous engageons à créer un versement social unique et automatique pour lutter contre le non-recours aux aides sociales. Ce versement social consoliderait, en une seule fois, l’ensemble des prestations (RSA, APL, prime d’activité, etc.) auxquelles les prestataires ont droit. Elle concerne 12 millions de foyers, soit près de la moitié de la population française.