vendredi 6 juin 2014

TOUCHE PAS A MON DIMANCHE !


Sujet sensible et épineux, qui fait la tristesse de certains salariés, le travail du dimanche divise profondément notre société, et voit ainsi s'opposer les salariés, les consommateurs, les employeurs, les organisations syndicales et les politiques. Depuis notre passage en filiale logistique, nous ne disposons plus d'accord collectif sur le travail du dimanche, aucune organisation syndicale n'ayant souhaité signer un nouvel accord. Voici ce qu'il faut savoir.

Historiquement opposée au travail du dimanche, la CFTC s'inquiète de voir au niveau national se multiplier des dérives de dérogations en tout genre, la législation dans le domaine étant une véritable usine à gaz (180 types de dérogations). Nous sommes également inquiets de la probable augmentation du nombre d'autorisations exceptionnelles d'ouverture dominicale aujourd'hui fixé à 5, le rapport bailly préconisant de passer à 12 ouvertures...

Toutefois, sur le terrain à chaque fois nous privilégions la signature d'accords collectifs qui conviennent à l'ensemble des parties prenantes mais surtout aux salariés, en tenant compte de leurs attentes.



Travailler ou pas le dimanche? La question fait débat. Et quelles seront les compensations?

L'incitation financière du dimanche a tendance à compenser les faibles salaires normaux. Et a même tendance à compresser les salaires. L'aberration deviendrait qu'en cumulant de nombreuses heures de nuits majorées avec des compensations du dimanche, le salarié se verrait refuser ses augmentations de salaire. Les revendications salariales s'effaceront et il sera de plus en plus difficile de se faire entendre par l'entreprise au moment des NAO. 

Et plus q'un simple enjeu économique, le travail dominical est devenu un véritable enjeu de société. Selon un récent sondage BVA, 56% des français refusent de sacrifier le repos dominical. Cependant si ce travail ouvre droit à des contreparties comme par exemple les doublements des salaires et des repos compensateurs, alors ils sont 63% à se raviser! Mais près de 80% des français sont d'accord avec l'idée qu'il est important que le dimanche reste un jour pas comme les autres, et que la plupart des gens ne travaillent pas ce jour là.


De même, les schémas traditionnels sont aussi bouleversés avec des familles recomposées qui aspirent à vivre ce jour de repos bien loin du travail et des centres commerciaux. Le repos dominical c'est aussi un choix de société. Bien vivre, c'est avoir le temps d'être en famille ou entre amis, d'avoir du temps de loisir autres que celui d'être obligé de travailler ou de faire ses courses le dimanche! Notre logique, c'est l'humain d'abord.
Si le dimanche est combiné avec le travail du samedi, avec des horaires variables, du travail de nuit, c'est la fin de l'équilibre vie privée - vie professionnelle.

Attention aux idées reçues, en voici quelques unes:

Je travaille le dimanche soir, alors je suis payé double en plus des heures de nuit majorées. Faux, ne seront majorées que les heures travaillées le dimanche.

Je bénéficie d'une journée de repos supplémentaire en cas de travail du dimanche. Faux, la journée est récupérée, il s'agit d'un repos compensateur, comme lorsque je travaille le samedi, je récupère cette journée dans la semaine.

Les salariés qui travaillent le dimanche sont tous volontaires. Faux, en théorie la loi stipule que les employés doivent donner leur consentement pour être occupé le dimanche. En pratique, l'employeur a toujours la possibilité de ne pas engager celle ou celui qui ne veut pas travailler ce jour là. 

L'entreprise peut ouvrir 5 dimanches par an sans autorisationFaux, toutes les entreprises bénéficient de dérogations permanentes ou temporaires. De plus, l'employeur doit informer/consulter les représentants des personnels, pas à la dernière minute et avec des documents clairs et précis transmis suffisamment à l'avance. Cette consultation n'empèche toutefois pas l'employeur de continuer la procédure de demande d'autorisation. Nous concernant, sans accord collectif les salariés doivent être consultés par référendum.



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