mercredi 12 novembre 2014

QUE PENSER DE LA PROPOSITION DE SUPPRIMER DES JOURS FERIES

Comme vous avez pu le lire ces dernières semaine, une des dernière provocation du Medef, propose de supprimer deux jours fériés. Une mesure qui serait censée permettre la création de 100000 emplois, un calcul irréaliste et nous vous expliquons pourquoi.
Pour rappel, en France il y a 11 jours fériés, ce sont les jours de fêtes légales (sauf exceptions, en Alsace notamment). La proposition vise à en supprimer deux parce que soit disant nous avons trop de jours fériés. Ce qui reste à démontrer, car nous nous situons en fait dans la moyenne européenne au même niveau que l'Italie ou la Suède. L'allemagne (9 jours fériés au niveau fédéral, mais d'autres s'y ajoutent dans les länder) et la Grande Bretagne avec 8, sont en effet derrière nous. Mais il y en a plus en Espagne (14) et en Autriche (13). Le Portugal qui en possédait 14 en a perdu 4 en 2013, vient de retrouver une croissance positive mais rien ne permet d'évaluer l'impact d'une telle mesure.
En France, une étude réalisée en 2012 par l'INSEE minimise les effets sur l'emploi de jours travaillés supplémentaires, l'effet sur la croissance serait très légèrement négatif, de l'ordre de 0,01 point... On est loin des 100000 emplois promis. Les économistes estiment que pour une journée fériée supprimée, les créations d'emplois se situeraient davantage autour de 10000 à 12000. Est-ce que cela en vaut la peine?
Le calcul du Medef se base sur le fait que personne ne travaille ces jours là...Or vous n'avez qu'à aller faire un tour dans les grandes surfaces les jours fériés. Et vous vous apercevrez qu'en fait un tiers des salariés du privé travaillent déjà, occasionnellement ou de manière habituelle, le dimanche et les jours fériés. Cette suppression n'aurait pour eux comme impact que de leur faire perdre du salaire, et on sait que ce sont les personnes avec les emplois les plus précaires qui travaillent ces jours là. Et je ne vous parle pas de l'impact négatif que cela aurait sur la consommation, dans le secteur du tourisme, de l'hôtellerie et de la restauration.
Au-delà de la seule question des jours fériés, c'est une nouvelle attaque portée au faible temps de travail des français. Mais réellement, si on prend en compte les temps partiels, les études prouvent que les français travaillent quasiment autant que les allemands et davantage que les néerlandais, les danois ou les suédois.

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