A partir de mardi 30 juin, une vague caniculaire débutera sur tout le pays et affectera les conditions de travail dans nos entrepôts.
Ce qu'il faut savoir :
En
période de canicule, tous les salariés sont exposés de façon
saisonnière à des fortes chaleurs. Or celle-ci est majorée sur les
postes avec production de chaleur ou nécessitant une activité
physique. Nous sommes donc dans nos entrepôts particulièrement
exposés. Une exposition à des températures supérieures à 30°C
pour une activité sédentaire et 28°C pour un poste nécessitant
une activité physique, comporte de nombreux risques. Le CHSCT doit
être attentif aux postes les plus exposés et l’employeur est tenu
de prendre en compte les conditions de température lors de
l’évaluation des risques et mettre en place des mesures de
prévention appropriées.
Les
conséquences à une telle exposition peuvent être dramatiques et
peut être à l’origine d’accidents du travail parfois mortels,
comme l’ont illustré les périodes de canicule de 2003 et 2006. «
L’être humain est doté de mécanismes lui permettant de mieux
tolérer une exposition répétée ou prolongée à la
chaleur, explique
Philippe Hache, du département Etudes et assistances médicales de
l’INRS. Toutefois,
cet acclimatement est limité, il ne s’obtient qu’en 8 à 12
jours et disparaît totalement 8 jours après l’arrêt de
l’exposition. Lorsque les capacités d’adaptation de l’organisme
sont dépassées, les pathologies suivantes peuvent survenir, par
ordre croissant de gravité : crampes de chaleur, épuisement dû à
la chaleur, insolation, coup de chaleur. »
Aussi,
conformément à l’article L. 4121-1 du Code du travail,
l’employeur doit prendre en compte ces nouvelles conditions de
travail et mettre en place des mesures de prévention appropriées.
La conception des locaux de travail doit favoriser « l’adaptation
de la température à l’organisme humain pendant le temps de
travail » (article R. 4213-7). «
Dans ce cadre, le médecin du travail est le conseiller de
l’employeur, des travailleurs et de leurs représentants, reprend
Philippe Hache. Un
système de ventilation ou de climatisation peut, entre autres, être
mis en place. » Mais
au-delà de 32°C, la ventilation ne fait qu’augmenter la chaleur
ambiante et doit être stoppée.
Les
actions de prévention portent également sur l’organisation du
travail : dans nos métiers, on peut imaginer la mise en place d’une
augmentation de la fréquence des pauses et/ou rotation des
tâches,... enfin, afin de prévenir la déshydratation,
l’employeur doit mettre à disposition des salariés de l’eau
potable et fraîche (article R. 4225-2). L’employeur doit également
informer sur les risques liés à la chaleur et prodiguer des
conseils quant à l’hydratation, l’alimentation.